TUTORIAL du tireur de fosse

                 Méthode d’initiation et de perfectionnement

 

 

Avertissement : les positions seront indiquées pour un tireur droitier et pour la discipline F.U. Le fusil doit être mis en conformité.

 

A -Les pieds et les jambes

- les pieds sont dans la position dite 1h1/4, le pied droit suffisamment en arrière pour assurer la stabilité. - Le tireur doit rester souple sur ses deux genoux. du tireur de fosse Méthode d’initiation et de perfectionnement

 

B - Les mains

- la main droite doit être ferme (empoigner la crosse). - la main gauche reste souple, car elle ne fait que supporter le fusil. Une position de cette main trop en avant provoquera des «coups de bras», trop en arrière nuira à la précision.

 

C - Le fusil

- l’épaulé et la visée : il faut épauler la tête droite, en regardant au dessus de la sortie de la fosse, (20 à 80 cm). Ce qui est important c’est de voir et de juger le plateau. L’œil ne doit ni voir, ni apercevoir le canon. En effet la physiologie de la vue ne permet pas d’accommoder simultanément à 1 m (canon du fusil) et à 16 m (fosse) : il faut donc faire un choix, et le plus urgent c’est de repérer la trajectoire du plateau. Tout ce qui distrait le regard, en dehors du plateau, est néfaste pour le juger. - La position du fusil par rapport à l’épaule : La crosse doit monter suffisamment haut par rapport à l’épaule, pour permettre à la joue de se poser naturellement. Cela dépend de la morphologie du tireur et des caractéristiques de son arme. - La position du fusil par rapport à la joue : Après l’épaulé la joue se pose naturellement sur la crosse, suffisamment appuyée pour ne pas perdre le contact par la suite, mais pas trop pour ne pas relever la tête au moment du départ du plateau (le plan de vision doit rester horizontal). Pour ne pas décoller la joue de la crosse pendant le tir, il est conseillé d’épauler en remontant les épaules, ou de remonter légèrement le coude gauche après avoir épaulé. Si toutes les conditions décrites précédemment sont bien remplies, on épaulera toujours de la même façon, la joue tombera toujours au même endroit sur la crosse, d’où une meilleure visée, on ne décollera plus la joue au moment du tir, ce qui est une des causes principales des «zéros».

 

D - Le corps

Une fois épaulé, et avant de commander, le tireur doit avoir le buste légèrement penché en avant, le poids surtout sur la jambe gauche (genoux souples), le bassin un peu reculé de façon à conserver à tout moment son centre de gravité au dessus du polygone de sustentation : - Une position trop penchée provoque un blocage sur les traversars et les montants. - Une position trop droite provoque au moment du tir, un transfert sur la jambe droite et on tire «derrière et dessus» (surtout sur les traversars montants».

 

Le Regard

                                 Les yeux jugent et transmettent au cerveau

                                   les paramètres qui conditionneront le tir.

 

A - Par rapport au fusil

Les yeux ne se servent du fusil que pour le tir du plateau proprement dit. Au moment de l’épaulé, ils sont au dessus de la bande, 5 m au moins de façon à dégager la vue et à «faire haut». Tous les plateaux montent jusqu’au premier coup tiré.

- plateau bien vu = plateau cassé

- plateau mal vu = plateau manqué

 

B - Par rapport a la fosse

Les yeux doivent regarder, mais sans converger, 30 à 60 cm au-dessus de la fosse et 1m à 2 m environ devant. Le fusil doit rester pointé plus ou moins au-dessus de la sortie de la fosse. D’une manière générale, tout ce qui peut perturber l’acuité visuelle et la perception de l’image au départ du plateau (réverbération, vent de face, pluie, vision de la bande, objet divers) est néfaste. D’où l’utilisation d’une visière, de lunettes teintées ou neutres, etc... L’expérience du doigt qui montre un objet qu’on a bien vu illustre le principe suivant : UN PLATEAU BIEN VU SERA BIEN JUGÉ, ET DONC CASSÉ. Remarque importante : la détermination préalable de l’œil directeur est indispensable. Dans le cas où l’œil gauche est directeur, on pourra soit épauler à gauche, soit fermer ou occulter l’œil gauche.

 

Le tir proprement dit

 

1 - La préparation

C’est la phase la plus importante. Elle doit se faire avant d’épauler, et peut durer de 4 à 5 secondes selon les individus. La préparation consiste à : - Bien respirer (inspirer pour s’oxygéner et expirer pour chasser le gaz carbonique - poison du sang). - Visualiser intérieurement la trajectoire du plateau. - Oublier tout ce qui peut distraire du tir. - «monter en pression». Trap Compak Sporting parcours de chasse

 

2 - L’ épaulé

Il doit s’effectuer calmement et sans à-coup comme nous l’avons expliqué précédemment. A partir du moment ou la joue a été posé sur la crosse, on peut dire que presque tout est joué. Il ne reste plus avant de commander qu’à ajuster sa vue au-dessus de la sortie de la fosse et à monter la pression à son maximum en ne pensant qu’à voir le plateau sortir et rien qu’à ça !

 

3 - Le commandement

Le vide ayant été totalement fait à l’exception de la volonté de bien voir le plateau, on commande calmement, sans excitation.

 

4 - Le jugement du plateau

On ne doit tirer le plateau que lorsqu’il a été bien jugé (2 à 3 mètres). Il faut regarder le plateau et le tirer, et non le voir et le tirer. En général, il faut toujours partir derrière ou dessous le plateau à tirer. Partir avec le plateau et lever la tête sont les deux erreurs qui occasionnes le plus de zéros. Il faut «couler» un plateau, c’est à dire toujours partir derrière, au dessous, le rattraper, le devancer, tirer sans s’arrêter. Mais il ne faut pas tomber dans l’excès. Et tout cela doit s’effectuer en quelques centièmes de seconde, car le plateau part très vite et il sera rapidement trop loin pour pouvoir être bien cassé.

 

5 - Le tir

Le plateau ayant été bien jugé, il faut alors le tirer sans hésitation et l’attaquer franchement en avançant et «en lui rentrant dedans». Il s’agit alors de lâcher toute l’énergie et toute la pression que l’on a accumulées pendant les quelques secondes qui précèdent l’acte final. On peut ensuite se relâcher en attendant le prochain plateau, et pendant les dix ou quinze secondes précédents son tir on recommence la préparation décrite ci-dessus. Si on applique 25 fois ces principes pour chaque plateau, on ne sera pas loin d’atteindre le score optimum, qui ne dépendra plus alors que des dons du tireur et de la forme du moment.

 

Accessoires indispensables

 

Par tous temps, il est indispensable de porter :

- une protection auditive (casque en priorité)

- une visière (casquette en priorité)

- des lunettes (teintés pour le soleil, neutres pour le vent de face)

- un gilet souple (veiller à ce qu’il n’est pas de pli à l’épaule)

- un vêtement de pluie si nécessaire.

 

Il est recommandé de prévoir une caisse isolante pour le transport des cartouches afin de les préserver des variations de température et d’hygrométrie. L’hiver, il ne faut pas oublier que le froid est l’ennemi du tireur.

Aussi, il est fortement conseillé de prévoir :

- une coiffure chaude (bonnet de laine, casquette fourrée)

- des vêtements chauds

- une veste de tir susceptible de protéger efficacement du vent

- un pantalon chaud

- des gants très souples (par exemple du type gants de golf)

- des chaussures fourrées mais légères et très souples, car il ne faut pas oublier qu’on tire aussi avec les pieds.